La lutte contre la criminalité organisée est renforcée au port de plaisance de La Rochelle. Dans le cadre de la loi « Sortir la France du piège du narcotrafic », les autorités locales, judiciaires, militaires, de la sécurité intérieure, de l’État, les douanes et les élus locaux ont présenté hier en conférence de presse les moyens mis en œuvre pour améliorer le contrôle des navires, mais aussi des flux des personnes et des biens. L’enjeu est de taille.
À la différence des ports de commerce, pour lesquels des dispositifs de contrôle existent déjà depuis longtemps, les ports de plaisance sur le territoire hexagonal ne faisaient jusqu’à présent l’objet d’aucun contrôle quant aux flux des personnes et des biens. Afin d’y remédier, la préfecture de la Charente-Maritime a lancé en février dernier un dispositif expérimental unique en métropole, dont l’objectif est d’améliorer le renseignement sur les navires de plaisance en escale dans le port de La Rochelle, premier port de plaisance en Europe. Ce dispositif s’inspire des systèmes de Passenger Name Record aérien visant à faire circuler de l’information entre les services de renseignement et les services judiciaires à partir de données renseignées dans les documents commerciaux remplis par les usagers. Le fonctionnement de cette expérimentation était toutefois limité par la réglementation en matière de données personnelles, qui obligeait l’anonymisation de l’ensemble des éléments transmis.
À l’occasion de la proposition de loi « Sortir la France du piège du narcotrafic », le député charentais-maritime Olivier Falorni a déposé un amendement, préparé en lien avec la préfecture et le parquet de La Rochelle, dans le cadre du Plan d’action départemental de restauration de la sécurité du quotidien, visant à permettre la levée de cet anonymat et ainsi renforcer la lutte contre la criminalité organisée dans les ports de plaisance, jusqu’alors point aveugle de la lutte contre le narcotrafic. À la suite du vote solennel à l’Assemblée nationale le 29 avril 2025, l’expérimentation rochelaise se voit ainsi généralisée dans la loi.
L’objectif de ce dispositif est ainsi de mieux connaître les mouvements pour mieux cibler les contrôles, et ainsi améliorer la réponse collective face à l’augmentation de la criminalité organisée sur l’ensemble du territoire.