Plus connue sous le nom de maigre, cette espèce, qui vit en partie dans le golfe de Gascogne et dont la seule zone de reproduction connue se situe dans l’estuaire de la Gironde, suscite un intérêt particulier pour la pêche professionnelle et de loisir. Le Parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis souhaite préserver cette ressource halieutique d’importance locale. Pour cela, il tente d’améliorer la connaissance de cette espèce et d’impliquer les pêcheurs sur le respect d’une pratique favorisant sa reproduction.
Pour améliorer la connaissance sur l’exploitation du maigre fréquentant ses eaux, le Parc naturel marin s’est dans un premier temps associé à l’IFREMER afin de développer des indicateurs basés sur le poids et la taille des poissons capturés. Pendant cinq ans, des suivis seront menés sur quatre espèces du golfe de Gascogne (le lieu jaune, le merlan, le rouget barbet et le maigre commun), afin d’évaluer les populations et d’assurer leur exploitation de façon durable. Ce projet a deux objectifs principaux. Le premier consiste à établir l’aire de fréquentation de la population de maigres dans le Parc grâce à des marquages effectués au mois de juin. Le deuxième est d’évaluer le nombre de maigres adultes reproducteurs, à l’aide d’une méthode innovante basée sur la génétique.
Le projet REPROMAIGRE mené en 2019 par le Parc naturel marin, avec le Centre pour l’Aquaculture, la Pêche et l’Environnement de Nouvelle-Aquitaine, a permis d’évaluer l’efficacité de cette technique dont le taux moyen d’œufs fécondés observés a été de 77%, et d’en préciser le protocole. Suite à cela, le Parc naturel marin a apporté également son soutien aux comités des pêches de Charente-Maritime et de Gironde dans la mise en œuvre d’une charte de bonnes pratiques relative à la fécondation artificielle des maigres dans l’estuaire, nommée « Pêcheurs investis, maigres reproduits ». Les pêcheurs signataires de cette charte s’engagent à respecter les recommandations et la méthodologie pour garantir la remise en eau d’un maximum d’œufs fécondés, et concourir à la gestion durable de la population de maigres dans les eaux du Parc.