Des peines de prison et de plusieurs milliers d’euros d’amende pour des trafiquants de civelles ayant sévi en Charente-Maritime, en Vendée et en Loire-Atlantique. Un groupe d’individus a été condamné jeudi dernier par le Tribunal judiciaire des Sables-d’Olonne. Satisfaction pour l’association Nature environnement 17, qui s’était constituée partie civile, dénonçant une atteinte à la biodiversité et un effondrement des stocks de civelles depuis plusieurs années.
Plusieurs individus, dont huit appréhendés dans le cadre d’une enquête d’ampleur, se livraient à un trafic important depuis 2015 sur les départements de la Charente-Maritime, de la Vendée et de la Loire-Atlantique. Le trafic, orchestré par deux sociétés de mareyages, consistuait à transporter, détenir et revendre, à l’étranger notamment, des civelles illégalement péchées. France Nature Environnement et ses déclinaisons locales à l’image de Nature Environnement 17 se sont constituées parties civiles au procès en raison de l’atteinte à la biodiversité. Depuis des années, ces associations assistent à un effondrement du stock de civelles. Pourtant, ces anguilles de moins de 12cm sont classées sur la liste rouge mondiale des espèces menacées et bénéficient d’une protection particulière. Et les trafics de civelles comme celui-ci mettent en danger leur population. Pour ce délit, le tribunal a condamné les prévenus à des peines allant de trois ans d’emprisonnement dont 12 mois avec sursis avec 75.000€ d’amende pour le principal organisateur, et jusqu’à 5.000€ pour certains des pêcheurs. Le tribunal a reconnu la circonstance aggravante du trafic opéré « en bande organisée », témoignant de l’efficacité des stratégies récentes de démantèlement de filières entières de trafic par les services enquêteurs.
Nature Environnement 17 salue cette condamnation et les moyens déployés pour mettre fin à ce genre de pratique.